14 septembre 2023

Relever le défi : les entreprises doivent impérativement comprendre les risques climatiques et agir en conséquence


Combien d’articles sur les évènements climatiques avez-vous lus cet été? Est-il vraiment nécessaire de répéter que la saison des incendies de 2023 a été la pire que le Canada n’ait jamais connue? Peut-être avez-vous manqué cette manchette. Rappeler que les changements climatiques ont également un impact sur les communautés au Canada, et pas seulement les gens dans des pays lointains, est nécessaire.

Cet été, j’ai travaillé sur notre prochain micro-certificat sur la gouvernance climatique qui débutera en octobre. Lorsque la co-conceptrice du programme, Alison Schneider, et moi-même avons commencé à créer des questions d’entrevue et d’autres contenus éducatifs, nous avons écrit que les incendies de forêt avaient brûlé 8 millions d’hectares de forêt. Au fil de l’été, ce chiffre est passé à 10 millions. Au moment où nous avons enregistré l’entrevue avec une experte, ce chiffre atteignait 13 millions d’hectares de forêts. Aujourd’hui, ce chiffre s’élève à 15,3 millions d’hectares de forêts complètement détruits. C’est la taille de l’État de New York.

Une énorme quantité de forêts a été décimée. Des communautés ont été déplacées. Des maisons ont été détruites. Des vies ont été perdues.

Selon un récent sondage, 67% des Canadiens affirment que les changements climatiques les préoccupent. Un autre sondage récent indique que 72% des Canadiens et Canadiennes pensent que le gouvernement devrait faire beaucoup plus ou un peu plus pour lutter contre le changement climatique.

Les tendances des investisseurs ont un impact sur les entreprises
Le public général n’est pas le seul à s’inquiéter du climat. Les investisseurs s’intéressent également aux questions liées au climat. Le récent sondage de Millani sur le sentiment ESG des investisseurs institutionnels canadiens montre que le climat est toujours en tête des préoccupations des investisseurs, 98% d’entre eux ont identifié le climat comme le principal domaine d’intérêt ESG. Ils exigent donc plus de clarté pour prendre des décisions éclairées et aligner les flux de capitaux sur nos objectifs climatiques.

En juillet dernier, les PDG de 11 gestionnaires de plans de retraite, gérant plus de 2 000 milliards de dollars d’actifs, ont approuvé les normes de divulgation de l’International Sustainability Standards Board (ISSB), et les 25 plus grandes institutions financières canadiennes ont soutenu la taxonomie élaborée par le pays afin de clarifier ce qui est aligné sur des voies de transition crédibles et fondées sur la science et ce qui ne l’est pas.

Les changements climatiques ont un impact sur les décisions d’investissement au Canada. La fenêtre d’action se rétrécit. Nous devons augmenter les investissements climatiques pour décarboniser et passer à une économie à zéro émission nette. Le déficit d’investissement climatique au Canada est estimé à 115 milliards de dollars par an

Les entreprises doivent également s’impliquer. Les conseils d’administration et les cadres dirigeants doivent se former pour comprendre l’impact du climat sur leur modèle d’entreprise et leurs activités. Ils doivent inscrire le climat à l’ordre du jour du conseil d’administration, réfléchir, élaborer des stratégies, prendre des décisions et agir pour que leurs entreprises puissent s’adapter aux changements climatiques, devenir résilientes et réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et leur impact sur l’environnement.

Les entreprises et les investisseurs sont confrontés à de nombreuses incertitudes, ce qui peut compliquer la gestion des questions et des décisions liées au climat. Les politiques liées au climat et à la finance durable, ainsi que les exigences en matière d’information, évoluent régulièrement. S’il est parfois difficile de se tenir au courant des dernières réglementations, exigences en matière de rapport et autres, l’arrêt des activités et la réduction des revenus à la suite d’incendies de forêt, d’inondations ou de tempêtes dans un court laps de temps sont encore plus accablants. Les évènements météorologiques extrêmes ont et continueront d’avoir un impact sur les entreprises au Canada. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat suggère que « la probabilité d’évènements composés a probablement augmenté dans le passé en raison du changement climatique induit par l’humain et continuera probablement à augmenter avec la poursuite du réchauffement de la planète ». L’inaction n’est plus acceptable.

De nombreuses ressources sont disponibles pour aider les entreprises à comprendre la science du climat, l’impact qu’elle peut avoir sur les entreprises et la manière de commencer à prendre des mesures crédibles, responsables et transparentes. Prendre les devants pour s’assurer que les risques liés au climat sont gérés et que les opportunités sont exploitées en conséquence nécessite une approche proactive qui comprend non seulement des actions audacieuses, mais aussi un engagement en faveur de l’apprentissage et de la croissance continus. Une volonté de désapprendre les idées préconçues. Les inscriptions de notre nouveau programme en ligne de 8 semaines, Risque climatique et ESG pour la gouvernance d’entreprise et la prise de décision, pour aider les professionnels à acquérir de nouvelles compétences et connaissances sont ouvertes. Il est essentiel de s’assurer que nous disposons de la capacité du personnel nécessaire pour faire passer le Canada à la carboneutralité. Ce nouveau programme, qui débutera en octobre, a été élaboré par l’Initiative canadienne de droit climatique et l’Université de la Colombie-Britannique. Inscrivez-vous et relevez le défi.