1 janvier 2018

Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2018


Le Canada n’est pas aussi froid qu’auparavant, les régions et les saisons sont toutes plus chaudes que jamais. Le Canada reste le pays le plus enneigé, mais il tombe moins de neige dans les régions du Sud. Notre manteau neigeux en montagne et nos glaciers disparaissent rapidement, et le nombre de jours sans gel augmente. Nos périodes de végétation sont plus longues, mais tout comme la durée et l’intensité de la saison des feux de forêt. Les Grands Lacs ont enregistré au cours des dix dernières années à la fois le niveau d’eau historiquement le plus élevé et le plus bas. Lorsqu’il pleut, il pleut souvent plus fort et plus longtemps avec un plus grand nombre de crues soudaines, notamment dans nos villes. Les tempêtes semblent prendre de l’ampleur et se déplacer plus lentement, laissant plus de dégâts dans leur sillage.

Les scientifiques d’Environnement et Changement climatique Canada ont conclu que le risque d’incendie dans l’Ouest est passé de deux fois plus élevé à six fois plus élevé depuis 2015 en raison du réchauffement lié à l’activité humaine et que dans l’Arctique, les valeurs minimales extrêmes de la glace marine dans les dernières années auraient été « très peu probables » en l’absence de l’influence humaine. En réalité, les scientifiques ont établi un lien clair entre les changements climatiques et les phénomènes météorologiques extrêmes, notamment les vagues de chaleur, les incendies de forêt, les inondations et la disparition de la glace marine.

Les changements météorologiques au Canada se manifestent soudainement et non subtilement, rapidement et non progressivement. Au fur et à mesure que les Canadiens continuent de subir un plus grand nombre de phénomènes météorologiques extrêmes, les vagues de chaleur intenses pouvant durer des mois, la fumée et la brume suffocantes provenant des feux de forêt et les inondations extrêmes deviendront tout simplement la norme dans quelques décennies. Des événements qui étaient autrefois rares ou inhabituels pour nos grands-parents sont désormais chose commune, alors que nous devenons tous plus vulnérables et exposés à des risques liés aux phénomènes météorologiques extrêmes. Comme les dix événements météorologiques les plus marquants de 2018 le confirment, les Canadiens doivent faire preuve de plus de résilience, non seulement pour les événements à venir, mais aussi pour les variations climatiques qui se manifestent déjà.

Cette année a été une autre année destructrice et coûteuse qui s’est caractérisée par des conditions météorologiques extrêmes, ayant une grande incidence partout au pays. Des rivières ont connu des crues historiques en Colombie-Britannique et au Nouveau-Brunswick, tandis que la région du Grand Toronto a connu des inondations presque chaque fois que des fortes pluies ont eu lieu. Dans le Nord, des pertes importantes de la couverture de la glace marine et des réductions de l’épaisseur de la glace se poursuivent; toutefois, d’une année à l’autre, la variabilité de l’étendue de la glace a représenté un défi important pour les collectivités de l’Arctique et pour la navigation maritime. Paulatuk, Kugluktuk, Cambridge Bay et d’autres villages n’ont pas été en mesure de recevoir une partie ou la totalité de leur réapprovisionnement annuel par bateau entraînant une pénurie de certains biens et une hausse des prix pour les résidents, les entreprises et le gouvernement. Comme l’année dernière, le climat a été chaud et sec pendant trop longtemps dans les Prairies, situation qui a donné lieu à des difficultés graves pour les producteurs et les éleveurs. La différence entre cette année et l’année dernière est qu’une fois la récolte commencée, un épisode de neige et de froid hivernal prématuré a eu lieu pendant près de six semaines. Des incendies incontrôlables ont fait rage en Colombie-Britannique en juillet, et en Ontario en août. Les pompiers de la Colombie-Britannique ont commencé l’année de la même manière que la précédente, en venant en aide aux résidents aux prises avec des inondations printanières record avant de se mettre à combattre près de trois fois le nombre moyen d’incendies dans le cadre d’un état d’urgence étendu à toute la province. Des brasiers ont vicié l’air pendant des mois avec un niveau inégalé de fumée et de brume touchant des millions de Canadiens d’un océan à l’autre.

Pour ce qui est des tornades, il n’est jamais possible d’obtenir un nombre exact, mais 49 tornades confirmées et possibles ont été enregistrées en 2018, soit moins que la normale. Toutes étaient d’une intensité faible, sauf pour une tornade meurtrière à Alonsa au Manitoba le 6 août, occasionnant le premier décès au Canada en sept ans, et une série de tornades violentes qui s’est abattue sur certaines parties de l’Est de l’Ontario et de l’Ouest du Québec le dernier jour de l’été. Et quel été! Avec une chaleur incessante, de Victoria à St John’s et Ottawa, qui a connu sa deuxième fête du Canada la plus chaude depuis la Confédération. Montréal a connu le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré avec des conséquences mortelles. Des centaines de records sont tombés dans l’Ouest, y compris le jour le plus chaud jamais enregistré à Calgary. Pour certaines villes, des records opposés se sont enchaînés avec le mois le plus froid jamais enregistré en avril suivi du mois le plus chaud jamais enregistré en mai. Si vous demandez à la plupart des Canadiens, ils vont vous dire que la longue chaleur estivale a été soit une bénédiction, soit une malédiction, mais que ce qui les a irrités le plus c’est l’interminable hiver. Le froid s’est installé tôt dans la saison et n’a pas lâché prise jusqu’en mai.

Pour la période de 12 mois allant de décembre 2017 à novembre 2018, chaque saison s’est avérée plus chaude que la normale, avec une moyenne de 0,4 ⁰C au-dessus des normales. Malgré le froid apporté par La Niña au début de l’année, 2018 s’est rapidement transformé en l’année la plus chaude avec des températures au-dessus des normales pour la 22e année consécutive. Selon l’Organisation météorologique mondiale des Nations Unies, 2018 était la 40e année consécutive à l’échelle mondiale où les températures se situaient au-dessus de la normale et la quatrième année la plus chaude depuis le début des observations il y a 135 ans. Les 20 années les plus chaudes ont été enregistrées au cours des 22 dernières années, dont les quatre dernières années ont été les plus chaudes.