14 mai 2024
Faire progresser les objectifs climatiques du Canada grâce à la finance durable : Un dialogue trans-partisan
Le lundi 13 mai, les élus se sont réunis pour discuter de leurs stratégies pour faire avancer les objectifs climatiques du Canada par le biais de la finance durable, en veillant à ce que le Canada construise une économie résiliente et un environnement sain.
Nous avons été rejoints par :
- Sénatrice Rosa Galvez
- Ryan Turnbull, député libéral de Whitby et secrétaire parlementaire du Ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie
- Elizabeth May, cheffe du Parti vert du Canada et députée de Saanich-Gulf Islands
- Monique Pauzé, députée du Bloc Québécois, Repentigny
- Laurel Collins, députée du NPD
Le Canada s’est engagé à prendre des mesures en faveur du climat, tant au niveau international que national. Dans le cadre de l’engagement du Canada envers l’Accord de Paris, le gouvernement s’est engagé à réduire les émissions d’au moins 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030. Ces décideurs politiques ont parlé de la façon dont le Canada peut atteindre ces objectifs en assurant l’alignement de l’ensemble du système financier canadien, y compris les banques, les fonds de pension et les compagnies d’assurance.
Certaines des politiques et des outils sur lesquels ils se sont penchés :
- La Loi sur la finance alignée sur le climat, un projet de loi qui progresse au Sénat et qui garantirait que les investissements des institutions financières contribuent à limiter les dommages climatiques et protégerait le système financier des risques climatiques. Le projet de loi est actuellement examiné par le Comité sénatorial permanent des banques, du commerce et de l’économie.
- La Motion-84 qui a été déposée à la Chambre et continue d’encourager la conversation sur la façon d’utiliser tous les outils législatifs et réglementaires à la disposition du gouvernement pour aligner le système financier du Canada sur l’Accord de Paris.
- La taxonomie canadienne qui définirait quels projets et industries et pourraient être éligibles à un label de durabilité dans le but d’attirer les investissements durables et de réduire l’écoblanchiment sur les marchés financiers.
- Obligation pour les entreprises canadiennes de divulguer leurs plans de transition, notamment en démontrant que des stratégies sont en place pour réduire les émissions et en exigeant des rapports sur les progrès réalisés dans la réalisation de ces objectifs.
Alors que nos gouvernements et institutions sont au prise avec la crise climatique, le secteur financier joue un rôle crucial en veillant à ce que nous parvenons à réduire nos émissions et à renforcer la résilience climatique. Ces politiques sont essentielles pour y parvenir.
De la frustration et de l’optimisme ont été exprimés au cours du webinaire. Chaque décideur politique a fait part des progrès qu’il a accomplis pour faire avancer ces politiques clés et a exprimé ce qu’il pense qu’il faut faire à l’avenir. En cette période déterminante, le Canada devrait choisir d’être un leader en adaptation et atténuation des changements climatiques, et il a l’obligation morale de le faire.
Moralité mise à part, de nombreux experts affirment qu’il existe des arguments juridiques pour que les institutions financières canadiennes et leur conseil d’administration prennent en compte les risques liés au climat. Par exemple, la Loi sur les banques exige des administrateurs et des dirigeants des banques « d’agir honnêtement et de bonne foi au mieux des intérêts de la banque et qu’ils fassent preuve du soin, de la diligence et des compétences qu’une personne raisonnablement prudente exercerait dans des circonstances comparables. » Selon la Dre Janis Sarra, le conseil d’administration doit s’assurer que la direction générale élabore et met en œuvre un plan de transition climatique efficace pour gérer les risques et opportunités à court, moyen et long terme de la banque et ses stratégies dans le cadre de la transition vers une économie carboneutre.
Ou comme l’a écrit un des participants a webinaire dans le chat Questions et réponses : « Si le mandat du secteur financier est de « maximiser les profits », pourquoi ce secteur ne se concentrait-il pas naturellement et de toute urgence sur l’atténuation des pertes financières massives (des milliards de dollars) causées au Canada et dans le monde par les phénomènes météorologiques extrêmes provoqués par les gaz à effet de serre? Une action climatique sérieuse n’est-elle pas clairement dans l’intérêt du secteur? »
Pourtant, la recherche montre que les plus grandes banques du Canada n’ont pas encore pris les actions nécessaires pour aligner leurs pratiques d’affaires sur leurs propres engagements en matière de zéro émission nette. De même, les fonds de pension n’assurent pas encore la sécurité financière à long terme et l’action climatique à l’échelle requise.
Pour créer de bons emplois, aider à prévenir les catastrophes climatiques et accroître la compétitivité mondiale du Canada, une politique financière alignée sur le climat est la pièce manquante du plan climatique du Canada. Les parlementaires participant à ce webinaire ont fait des efforts notables pour combler cette lacune, et nous espérons que les progrès se poursuivront jusqu’à la prochaine année électorale.